Christelle, une chasseuse de promos
14 juin 2023
finance
Christelle, chasseuse de promos : le portefeuille de la débrouille
Dans cet épisode de L’Argent proposé par Le Poste Général en partenariat avec Sofinco, nous partons à la rencontre de Christelle qui traque les bonnes affaires, les codes promos, les bons d’achat etc. Résultat des courses ? La jeune mère de famille économise 450€ par mois. Cette coquette somme qui lui permet d’offrir activités et loisirs à ses enfants. Un rapport ultra-raisonné mais sain à l’argent s’il ne tourne pas à l’obsession de la promotion selon la psychologue Marie-Claude François-Laugier, spécialiste de notre rapport à l’argent.
Avec l’inflation qui s’envole au premier trimestre 2023, les Français ont adapté leurs habitudes et leurs achats alimentaires pour maintenir leur budget dans ce domaine malgré la crise. Selon l’étude Sofinscope « L'inflation, quel impact sur le frigo des Français ? » réalisée en mars 2023, 84 % d’entre eux déclarent privilégier les produits en promotion, soit 3 % de plus qu’en 2017 et 49 % se tournent vers des magasins alimentaires discount. Ces efforts leur permettent d’économiser en moyenne 392€ par mois, un chiffre stable depuis de nombreuses années. Christelle, elle, n’a pas attendu la crise et l’inflation pour faire des économies importantes. Son œil devenu expert traque tous les bons de réduction et les bonnes affaires sur tous les supports possibles et imaginables (catalogues, applications mobiles, codes promos…). Pour éviter les écarts, les achats compulsifs et autres tentations, Christelle a une méthode bien au point. Elle fait régulièrement un état de ses stocks, dresse systématiquement une liste de courses (comme 76 % des Français), dégaine sa calculette dans les rayons, traque le prix au kilo, dépose chaque bon sur le produit pour éviter un casse-tête à la caissière et se réjouit quand cette dernière annonce un prix encore plus bas que celui qu’elle a calculé initialement.
Christelle voit cette quête de la bonne affaire comme une activité ludique. Cette petite gymnastique de l’esprit est un pli à prendre mais elle assure ne pas y passer plus de deux minutes au moment de faire sa liste de courses. Il faut dire que son organisation quasi militaire est bien rodée comme vous avez pu lire plus haut. Mais pourquoi fait-elle ça ? “Je pars en voyage tous les ans, je fais des activités avec les enfants, tous les week-ends, je vais au restaurant, je fais des trucs que je ne ferai pas autrement”. Elle explique assez justement que nous, consommateurs, sommes attentifs au prix de l’électricité, de notre forfait téléphonique alors pourquoi un aussi gros budget que l’alimentation ne ferait pas l’objet d’économies substantielles ? Pour elle, l’argument est implacable. Quand 67 % des Français achètent moins de viande ou de poissons cette année (12 % de plus qu’en 2017), Christelle se lève tôt pour avoir 30 à 50 % de réduction sur les dates courtes, à savoir sur les produits qui seront bientôt périmés comme la viande qu’elle congèle par la suite pour toujours avoir du stock d’avance. Si jouer à la marchande convient bien à Christelle, elle redoute tout de même parfois le regard des autres qui la projette dans une situation précaire mais qu’en est-il vraiment ?
De tous les témoignages recueillis par les journalistes, tous disent que les chasseurs de promos ont eu un déclic et ont vu, un beau jour, ces bons de réduction comme un billet de banque. Christelle repère rapidement dans les rayons les inconditionnels de la promo comme elle et assure que les profils sont aussi divers que variés : vieux, jeunes, cadres sup, mères de famille. Sa communauté sur les réseaux sociaux est tout aussi éclectique. Bien que certains foyers soient plus dans le besoin que d’autres pour se lancer dans cette course à la promo, Christelle trouve que c’est une autre façon de gagner de l’argent. Reste à savoir si c’est vraiment un gain ou une économie…
Interrogée sur les questions d’avarice et de radinerie sous-jacentes, la psychologue préfère recentrer le sujet sur une relation plutôt saine à l’argent dans le cas de Christelle même si elle a changé une partie de sa vie pour pouvoir vivre au gré du renouvellement des promotions, des jours de réductions etc. Marie-Claude François-Laugier note une bonne gestion de son foyer plutôt qu’une traque maladive de la bonne affaire. Christelle fait les comptes pour mieux réinvestir ses économies dans des petits et grands plaisirs. Elle pointe simplement le danger d’une dérive obsessionnelle et fait une analyse convaincante sur notre rapport à l’alimentation plutôt qu’à l’argent. Étant donné son statut de besoin primaire, il est relativement tabou d’économiser sur la nourriture d’un point de vue sociologique et culturel. Le don alimentaire est très présent dans nos cérémonies et nos célébrations : il n’y a qu’à voir l’empressement que l’on a à régaler ses convives lors d’un mariage ou d’un repas de Noël dont il ne serait absolument pas question d’annoncer le prix ou le montant de la réduction obtenue.
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